[Carnet Personnel] Minuit aux jardins des lumières

Citation :

Un soleil timide se lève, écartant le voile brumeux qui encercle le navire. Assise le long du bastingage, je contemple la proue fendre les vagues. Dans quelques heures, les cotes d’Erethil seront en vue. Rien arrive par hasard … Je ne crois ni en la chance, ni  en un quelconque destin providentiel ; Seul compte la volonté Divine.

Les rumeurs des marins, leurs discussions niaises de petits pantins m’annoncent des perspectives exaltantes. Toutes voiles dehors, l’embarcation file à présent bon train, poussé par un vent frais et impétueux. Au loin quelques lourds nuages finissent par enlacer peu à peu l’astre orangé. C’est une vérité éternelle, les ténèbres précèderont toujours la lumière car du Néant naissent les plus grandes choses.

L’équipage parait … quelques peu tendu … l’on évoque des mots importants, des mots tout à fait intéressant … « Guerre ». Est-ce de la peur qui étreint les cœurs ? Mais quel peur exactement ? La mort peut-être ?

Je ne crois pas, n’y songe pas. La mort n’est rien au final … ou si peu ; Elle a bien été vaincue et n’est plus si effrayante. De cette fatalité funeste au moins une personne en est revenue ; Je la nomme mon seigneur et mon maître. Je le vénère et le crains.

Je porte sa volonté parmi les peuples depuis des années … et il est simple de lui plaire, simple de le comprendre …

Il apporte les ténèbres et demande la servitude de tous.

Citation :

Cette époque est prolifique au désespoir, j’en suis émue et toutes les peines font frissonner mon être. Telle la caresse d’un vent frais, les craintes de ces gens viennent lécher ma peau, me laissant tremblante d’extase … ce sont les baisers du mal. L’incertitude, le questionnement, l’attente même des Erethiliens mène à la peur … la peur à la haine et finalement à la violence … c’est tellement magnifique. J’aime comme une amante attentionnée toutes les petites âmes de cette île, fussent-elles même bonnes et saintes.

Il y a parfois dans l’atmosphère une saveur imperceptible de vertu comme le goût léger du fer dans le sang. Je salive de contempler cette même vertu, clopinant sur deux jambes frêles, balancée entre l’abstinence du mal et la pratique du bien ce qui revient à la faire boiter inexorablement ; C’est le vice des petits héros pensant au bien sans vraiment le faire et faisant le mal sans même y prendre garde.

Il est donné à l’être d’appréhender le bien du mal et souvent il est entrainé vers les ténèbres par faiblesse ou un sentiment indéfinissable, une attraction obscure prenant les traits d’un désir irrésistible. Il faut avouer à leur décharge, le bien est tellement compliqué et le mal si facile d’accès, si chatoyant, presque un ami fidèle, toujours présent pour vous.

Mais, malgré toute ma bonne humeur, une chose me laisse perplexe. Il s’agit d’une petite poupée de flanelle, une jolie petite poupée … Elle virevolte dans les ruelles, toute de blanc vêtu. Ce petit minois à l’éducation parfaite attise ma curiosité et m’apporte des sentiments confus ; Une balance de pensées allant de l’envie de lui écraser la tête sur une enclume à l’idée plaisante d’être à ses côtés. Mais, cette petite chérie, cette langoureuse petite poupée est très méchante … cette… cette petite menteuse de poupée ! CETTE PUTAIN DE SALOPE DE POUPEE … Mais… elle ne me déplait pas … Je lui dirais comme je l’aime lorsque que je plongerais sa tête dans les flammes.

Non. Je serais sage, je le suis toujours … Je suis donc la meilleure des amies.

Citation :

Il était une fois trois petits cochons qui vivaient avec leur maman dans une petite chaumière. Un jour, La maman appela ses trois fils et leur dit qu’elle ne pouvait plus les élever parce qu’elle était trop pauvre.

– « Je voudrais que vous partiez d’ici et construisiez votre maison, dit-elle, mais prenez garde qu’elle soit bien solide pour que le grand méchant loup ne puisse entrer et vous manger. »

Putain de sales petits porcs … Ah, le beau projet que voici ! Comble de la folie que de proposer la raison à la Ruine ; Qui se tourmente comme une forcenée pour ne rien désirer, ne rien aimer, ne rien sentir ? Personne ne panique quand tout se déroule selon le plan … Quel plan ? Tu sais ; Ah mais je dis que des malheureux vont mourir. Et là, tout le monde s’affole ?

Je dis que je suis impartiale … Je suis impartiale … Je veux que tous soient à genoux … Non, sans les genoux … Ramper sans bras ni jambes comme des vers sanguinolents me parait être tellement jubilatoire ; Je suis une artiste, une visionnaire.

Quoi ? « Vous êtes à la ramasse ma pauvre » … Pourquoi tu rigoles fils de pute ? « Un bon Régent c’est … » Pourquoi cette sauterie feutrée ? Pourquoi … Pourquoi l’envie va très prochainement me prendre d’étaler ta cervelle contre cette saloperie de table de réunion ?

« Joie » « Saluer comme il se doit, recommencer » Et ! mais j’ai trouvé un rangement pour mon arme ! Je vais la ranger dans … Petit noble pompeux et souffreteux …

Toi tu meurs … toi aussi … Toi tu vis, toi tu crèves …Puis cela sera moi, et là ce sera triste.

… Et l’autre BATARD … Je l’avais presque oublié … l’espèce de raclure de sous-race …

TOUCHE-MOI ENCORE UNE FOIS ENCULE DE DEMI-ORQUE ET JE CRAME TA SALE GUEULE DE PORC !

Puis cela sera moi, et là ce sera triste.
Puis cela sera moi, et là ce sera triste.
Puis cela sera moi, et là ce sera triste.