Erethil II

Nouveau forum: https://erethil-forum.fr/index.php
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 ...
Voir le deal
19.99 €

 

 [Religion]Heaum, vigilante sentinelle

Aller en bas 
AuteurMessage
Maison des Merveilles
Arpenteu(r/se) de Faerun
Arpenteu(r/se) de Faerun
Maison des Merveilles



[Religion]Heaum, vigilante sentinelle Empty
MessageSujet: [Religion]Heaum, vigilante sentinelle   [Religion]Heaum, vigilante sentinelle Icon_minitimeSam 16 Sep - 13:39

Justine a écrit:

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Heaum, vigilante sentinelle
Volume 2 : Une lecture personnelle des dogmes

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Illustré par Laureline Dimrost




Par Justine Pointacier
Clergé de Heaum
Ordre de la Flamme Éternelle




Index



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

  1. Ne trahissez jamais la confiance que l'on vous porte
  2. Soyez vigilant
  3. Patientez, attendez et observez soigneusement
  4. Soyez juste et diligent dans l'application de vos ordres
  5. Protégez les pauvres, les faibles, les blessés et les enfants
  6. N'acceptez jamais de les sacrifier pour vous-même ou les autres
  7. Anticipez les attaques et soyez constamment prêt
  8. Connaissez vos ennemis
  9. Prenez soin de vos armes de manière à ce qu'elles puissent accomplir leur devoir lorsque le moment viendra
  10. Une soigneuse organisation permet toujours de contrer des actes précipités
  11. Obéissez toujours aux ordres, du moment que ces ordres obéissent aux principes de Heaum
  12. Démontrez l'excellence et la pureté de votre loyauté et de votre dévotion au rôle de gardien et de protecteur



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Justine a écrit:

Préface



“ Ne trahissez jamais la confiance que l'on vous porte.
Soyez vigilant.
Patientez, attendez et observez soigneusement.
Soyez juste et diligent dans l'application de vos ordres.
Protégez les pauvres, les faibles, les blessés et les enfants.
N'acceptez jamais de les sacrifier pour vous-même ou les autres.
Anticipez les attaques et soyez constamment prêt.
Connaissez vos ennemis.
Prenez soin de vos armes de manière à ce qu'elles puissent accomplir leur devoir lorsque le moment viendra.
Une soigneuse organisation permet toujours de contrer des actes précipités.
Obéissez toujours aux ordres, du moment que ces ordres obéissent aux principes de Heaum.
Démontrez l'excellence et la pureté de votre loyauté et de votre dévotion au rôle de gardien et de protecteur. ”



Telle est la parole de notre Seigneur. S'il peut être aisé pour un profane ou un croyant non religieux de sélectionner dans un ensemble de dogmes les points qui lui correspondent, lui plaisent ou lui évoquent une quelconque ferveur, il en va autrement pour un religieux. Loin de moi l'audace de me prétendre comprendre parfaitement et dans la totalité la parole de mon Seigneur, car de simples mortels ne peuvent qu'effleurer toute la profondeur de la parole divine. Je conviens aussi qu’il peut y avoir des lectures différentes de la parole du Vigilant. Chacune a d’ailleurs certainement sa part de justesse et d'inexactitude. Mais rappelons-nous que la parole divine demeure celle délivrée par un être dont le champ de vision nous dépasse. Son langage également nous dépasse de loin. C’est pourquoi bien qu’il faille s’attacher à la tentative perpétuelle de compréhension de plus en plus fine des dogmes, il est tout à fait crucial de garder à l’esprit qu’il ne s’agit encore et toujours que d’interprétation. Je m’attache ici à coucher humblement sur le papier le fruit de ma réflexion et ne saurais que trop encourager qui me lira à considérer la construction de sa propre lecture, car il est primordial de faire fonctionner son esprit.




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]



Dernière édition par Maison des Merveilles le Sam 16 Sep - 17:08, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas
Maison des Merveilles
Arpenteu(r/se) de Faerun
Arpenteu(r/se) de Faerun
Maison des Merveilles



[Religion]Heaum, vigilante sentinelle Empty
MessageSujet: Re: [Religion]Heaum, vigilante sentinelle   [Religion]Heaum, vigilante sentinelle Icon_minitimeSam 16 Sep - 13:42

Citation :
Lecture dogmatique


1 - Ne trahissez jamais la confiance que l'on vous porte


Ce point de dogme, simplissime de prime abord, n'en est pourtant pas moins le tout premier de la parole du dieu gardien. Il peut sembler facile de le suivre et respecter et pourtant il n'en est rien si l’on creuse un peu. Comme premier pilier dogmatique, il est peut être même le plus difficile à tenir dans défaillir. Pour bien le comprendre, il me semble important de définir le champ des termes en premier lieu.

Qu'est-ce que la confiance ? Il s'agit du sentiment de quelqu'un qui se fie entièrement à quelqu'un d'autre ou à quelque chose. Il repose sur l'assurance, la stabilité et la sécurité que ce quelqu'un d'autre ou que ce quelque chose inspire.

Qu'est-ce que trahir ? Trahir, c'est cesser d'être fidèle à quelqu'un, à une cause, les abandonner. C'est ne pas respecter un engagement pris. Mais c'est également être très en deçà de ce qui était attendu de nous.

Il est très important de bien cerner de quoi traite véritablement la trahison de la confiance qu'autrui nous porte parce que c'est une chose sur laquelle nous avons une prise extrêmement glissante. Chaque individu manipule la sienne, la donne et la reprend, de façon différente. Chez certains elle se mérite, se gagne, chez d'autre elle est offerte par défaut. Chez les uns elle souffre les erreurs alors que chez d'autre au moindre écart elle est brisée. Par ailleurs, si parfois nous la demandons, il arrive bien souvent que l'on nous l'accorde sans le mentionner. Ainsi quelqu'un peut tout à fait nous faire confiance pour faire, dire, accomplir quelque chose sans que nous ne le réalisions ou sans que nous ne mesurions la portée de ce qu'il ou elle attend de nous. C'est en cela que réside la première difficulté.

Savoir estimer ce qu'une personne ou un groupe de personnes attend de nous malgré l'absence de mots ou à travers ces derniers peut être extrêmement compliqué. Interpréter cela peut également conduire à l'erreur et donc à la trahison de la confiance, il faut à mon sens faire preuve de prudence et s'assurer non seulement de ne pas se méprendre mais également qu’autrui ne se méprend pas. Demander ce que l'on attend de nous, quitte à la redondance, ne devrait pas rebuter et participe par ailleurs à ne pas oublier notre humilité en chemin. Préciser ce que l’on peut ou ne peut pas attendre de nous peut être une redite ou l’annonce d’une évidence mais c’est pourtant également une précaution à prendre.

La seconde difficulté réside dans le dilemme. Il arrive régulièrement que différents partis attendent de nous des comportements très opposés. Deux personnes souhaitant chacune que l'on protège l'autre et souhaitant toutes deux se sacrifier l'une pour l'autre par exemple. Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers qui pourraient illustrer la problématique. Dans l'absolu, l'on ne pourra contenter les deux qu'en les mettant hors de tout danger en même temps. Mais ce n'est pas toujours possible. Alors que faire ? Faut-il choisir la préséance ? Celui qui nous a demandé de protéger l'autre en premier a donc raison ? Faut-il choisir de se référer au dogme littéral et favoriser le plus jeune ou le plus faible ou le plus blessé des deux ? Dans les deux cas, l'un d'entre eux sera déçu.  Si l'on a rien promis mais qu'ils comptent implicitement sur nous tout de même, cela nous dédouane-t-il ? Pas vraiment, puisqu’il nous appartient comme vu juste avant de bien déterminer ce qu’il est possible ou non d’attendre de nous. Annoncer l'existence du dilemme et exposer les choix que l’on sera amené à faire, afin que chacun sache ce qu’il peut ou non attendre est donc primordial dans un pareil cas par exemple.

Il n'y a en réalité pas une seule solution ou une seule réponse à ces questions. Chaque cas est spécifique et différent. Mais lorsque l'on sait, ou croit savoir, que l'on s'apprête à nous faire confiance pour faire ou dire quelque chose qui entrera en opposition avec nos autres engagements, ou que nous serons dans l’impossibilité d’accomplir, il faut le mentionner explicitement afin de ne pas laisser la porte ouverte à la déception. On ne peut accepter tacitement toutes les missions que chacun s'attend à nous voir endosser. Il nous appartient de connaître nos propres limites et de faire le tri, puis d'exprimer les impasses afin de ne pas tromper autrui par omission.

Mais que faire, si la confiance a malgré tout été trahie ? Une fois la confiance brisée ou abîmée, il faut du temps pour la regagner et c’est même parfois impossible. Si tomber est dans certains cas permis, se relever est en revanche toujours ordonné. Il est primordial de chercher à réparer une faute de confiance, ne serait-ce que pour en apprendre les leçons nécessaires. Il est également capital de présenter ses excuses dans pareil cas, que la trahison soit volontaire ou non. Il ne faut en revanche pas confondre confiance et pardon. Car si on peut pardonner une erreur, cela ne reconstruit pas nécessairement la confiance écornée. Inversement une erreur ou un acte qu’une personne ne peut pardonner n’est pas nécessairement reliée à une perte de confiance au sens large.



Justine a écrit:


2 - Soyez vigilant


“Vigilant”, comme l’un des noms désignant Heaum, ce mot revêt une importance particulière. Il est nécessaire de définir alors ce qu’est la vigilance.

Littéralement, il s’agit de la surveillance soutenue, d’un état d’attention intense qui mobilise toute la capacité de l’individu à sa tâche. Cela s’applique aussi bien lorsque l’attention est dirigée à une mission particulière qu’à un état général de veille ouverte. Ainsi, être vigilant apparaît comme être attentif et soigneux dans sa veille. C’est ne pas relâcher sa concentration, car notre devoir est d’incarner le rôle de sentinelles. C’est aussi “faire attention” dans le sens où nous devons demeurer vigilants et précautionneux dans tout ce que nous faisons, disons, ou pensons.

Le symbole de l’oeil sans sommeil frappant le gantelet d’armure qui représente notre divinité n’est pas un hasard. Garder l’oeil ouvert, en permanence, soi-même ou en se tenant informé par des individus de confiance, est la base de la vigilance. Si notre Seigneur, lui, voit tout, nous devons tâcher de voir le maximum. Cela signifie ne pas nous imposer d’oeillères, ne pas considérer uniquement ce qui nous arrange ou même ce qui est visible, mais considérer un ensemble de l'existant et des possibilités. Être vigilant, c’est savoir prendre du recul sur les situations et être soigneux dans l’établissement de ses avis, de ses jugements.

La vigilance, si elle peut sembler une notion passive et l’être, n’est pas que cela. Un garde en poste devant un temple est vigilant. Il ne bouge pas, n’est pas actif à première vue, mais il observe et veille. Il se tient prêt à ne pas demeurer inactif, à réagir. Il remarque et note ce qu’il voit, entend et agit en fonction. Ainsi sa veille passive ne l’est pas totalement puisqu’elle établit et est conditionnée pour l’action ou la réaction en cas de nécessité, ceci pouvant être de la récolte d’information, la conduite d’une réflexion ou une action physique. Cet exemple amène à considérer le point de dogme suivant comme particulièrement lié.



Justine a écrit:


3 - Patientez, attendez et observez soigneusement


Ainsi, la vigilance est cruciale. La mesure et le soin apportés à l’élaboration de nos pensées et comportements se rattachent à la nécessité de patienter, d’attendre et d’observer soigneusement. Mais pourquoi ?

La veille attentive consiste à observer les données d’une situation quelle qu’elle soit et à les considérer entièrement pour agir. La précipitation ou le manque d’observation peuvent conduire à omettre des choses qui auraient possiblement entraîné une action différente et peut pousser à l’erreur dans l’exécution de notre devoir.

Là encore, l’on peut considérer qu’il s’agit de passivité, mais c’est prendre à mon sens un raccourci qui peut être malheureux. Celui qui patiente et attend n’est pas nécessairement inactif. Ici il observe soigneusement. Il engrange en réalité l’information nécessaire à ce que sa considération d’une situation donnée soit la plus complète possible. On ne peut être vigilant dans l’empressement constant. La mesure et la prise de recul, si elles peuvent s’opérer rapidement autant que nécessiter du temps, ne sont pas à délaisser. Et pour se libérer des oeillères que nous mentionnions plus tôt, il faut prendre le temps d’observer. Pour voir il faut regarder. Pour entendre il faut écouter. Pour comprendre il faut analyser et réfléchir. En cela la patience est nécessaire car elle amène à ne négliger aucun des aspects qu’il nous faut considérer avant de nous avancer.

Cela est applicable - et doit être appliqué -  en toute chose. Dans l’établissement d’une opinion il nous faut considérer différentes hypothèses. Dans l’affirmation il nous faut prendre le temps de vérifier la véracité du propos. Dans la prise de décision il nous faut nous assurer d’avoir bien pris en compte l’ensemble des informations nécessaires à son établissement. Dans l’accusation il nous faut prouver qu’elle est juste. Dans l’engagement, il faut s’assurer que l’on pourra l’honorer.



Justine a écrit:


4 - Soyez juste et diligent dans l'application de vos ordres


Juste ici s’entend au sens tant de justice que de justesse. L’équité, le bien-fondé, autant que l’exactitude. La diligence quant à elle s’entend au sens d’application, de soin, de zèle mais aussi d’efficacité.

Pourquoi est-il important d’appliquer ce soin ? Parce qu’il conditionne le reste. L’on en revient encore à l’importance d’écarter la précipitation puisqu’elle augmente le risque de manquer de justesse, de justice, en privilégiant la promptitude. La diligence ne souffre pas d’à peu près ou d’approximation lorsqu’on peut s’en dispenser. Celui qui se précipite pour répondre à quelque chose risque de se tromper, d’aller contre ses convictions ou même ses dogmes parce qu’il n’a pas pris le soin de s’assurer qu’il fait convenablement.

L’important n’est pas d’être parfois juste et parfois diligent dans l’application de ses ordres mais bien d’être les deux à la fois au maximum. Ca ne signifie pas lambiner par principe ou couper systématiquement les cheveux en quatre sans raison. Cela est à entendre au sens que tout ordre que l’on est amené à suivre doit être rempli avec le soin et la rigueur nécessaire à une volonté d’excellence. Bien sûr, n’importe quel ordre reçu ne se considère pas de la même façon au sens où l’un des points de dogme inclut l’importance d’y obéir tant qu’il ne contrevient pas aux dogmes de Heaum, mais nous y reviendrons en temps voulus.



Justine a écrit:


5 - Protégez les pauvres, les faibles, les blessés et les enfants


Si l’enfance semble se définir assez clairement selon la loi de l’endroit où l’on se trouve, ou même par essence, le reste n’est pas si limpide. Comment définir "pauvre", "faible", "blessé" ? Doit-on l'entendre de façon absolue ou relative ? Littéralement même, les usages des termes sont assez larges. Commençons par les définir.

" Pauvre " peut se dire de quelqu'un qui a peu de ressources ou de biens. Mais également d'un lieu habité de telles personnes. Il peut aussi désigner un manque d'éléments essentiels si on parle par exemple de vocabulaire ou de raisonnement. Le terme indique aussi à l'occasion une forme de commisération ou de pitié à l'égard de quelque chose ou de quelqu'un.

" Faible " signifie "qui manque de vigueur". Cela peut se dire d'une aptitude physique comme les sens, la force ou encore l'état physique général, mais également à l'intellect lorsqu'il manque de capacité. Le terme s'utilise aussi pour désigner une personne ou un objet sans défense, désarmé, impuissant, qui manque de résistance et de solidité, d'énergie ou de volonté. Cela peut également désigner la médiocrité.

" Blesser " signifie porter un coup à quelqu'un, le meurtrir. Mais cela ne se limite pas à la dimension physique et comprend également l'affection profonde, l'offense, le heurt psychologique. On peut affecter douloureusement une personne par le comportement et la parole.

Cependant, doit-on se limiter à une lecture simple de ces définitions dans la lecture de la parole de Heaum ? Comment juger de l'état pauvre, faible ou blessé de quelqu'un ? Quelle norme fait référence pour évaluer ces états ? Il me semble que l’évaluation de ces derniers est tout à fait relative, non pas à une norme universelle uniquement, mais également à un état de normalité chez un individu donné. Traitons terme par terme pour commencer.

Il semble de prime abord aisé de jauger la pauvreté de quelqu’un au sens strictement pécuniaire du terme. L’on peut se baser sur sa capacité à se loger, se nourrir, se vêtir. Mais pour autant un individu pourvu d’un toit, mangeant à sa faim et pouvant se vêtir convenablement n’est pas nécessairement en dehors de la pauvreté. L’on observe la question à travers le prisme du rôle de protecteur. Aussi il me semble important de faire entrer en ligne de compte la capacité de l’individu à se protéger lui-même et par extension à protéger les personnes à sa charge. Je crois donc qu’au-delà du manque de ressources ou de biens, et au-delà même de l’éventuelle pauvreté d’esprit qui pourrait caractériser l’individu considéré, il convient d’évaluer sa faculté à se protéger des menaces. Ce point me fait soulever alors la question de la définition d’une menace. Quelle menace doit-on considérer dans le raisonnement présent ? Quelle est la limite à poser à ce dernier ? Traitons en premier lieu des autres charnières du point de dogme abordé pour revenir un peu plus tard à ces interrogations.

Parlons de la faiblesse. Qui est faible ? Par rapport à quoi ou qui ? Est-ce un état permanent ou passager ? Est-ce un ennemi de foi ? Cette notion me semble parmi les trois la plus complexe à délimiter. S’il semble relativement aisé d’estimer la faiblesse globale d’un individu au quotidien, il suffit de gratter un peu pour réaliser que l’exercice n’est en réalité pas si évident. Je crois qu’on ne peut s’abstraire de contexte pour déterminer le degré de faiblesse d’un sujet. Le plus courant est de le comparer à soi-même. "Est-il plus faible que moi ?" est une question qu’un protecteur se pose au quotidien de façon inconsciente. Cas si la réponse est oui, alors le protecteur "plus fort" doit protéger le "plus faible", sous réserve bien sûr qu’il ne soit pas un ennemi de foi. Mais il est très simple de se méprendre d’après moi. L’homme en armure complète est-il plus faible que la femme en robe ? Sans contexte, je gage que la majorité répondrait par l’affirmative. Et pourtant il suffit de rajouter que la femme est archi-mage et l’homme simple garde fraîchement enrôlé dans petite ville. La faiblesse est très relative et son estimation très dépendante de l’environnement tant spatio-temporel que social. La bonne question à se poser me semble ne pas être "Cette personne est-elle faible ?" mais plutôt "Est-elle en situation de faiblesse actuellement ?". Ainsi, l’on pourra qualifier un individu au demeurant plutôt parmi la tranche solide et forte de la population, d’affaibli. Face à un ennemi plus puissant, face au nombre, face à un ou plusieurs sortilèges, face à des entraves, la maladie… les facteurs sont nombreux. Mais alors où doit-on s’arrêter ? Comment procéder dans l’urgence d’une situation ? Et comment faire lorsque l’on manque d’éléments et qu’il faut arrêter une opinion ? Traitons du dernier terme avant d’aborder les questions soulevées.


Sous quel angle aborder la blessure ? Il convient de se questionner d’entrée de jeu sur le type de blessure à considérer. On pourrait se limiter à la blessure physique mais la blessure psychologique, morale, spirituelle, peut tout aussi bien être handicapante et il ne faut pas la négliger, bien qu’elle demeure secondaire et très subjective bien souvent. Si ce terme peut avoir l’air d’être en somme le plus simple à cerner dans le point de dogme dont nous traitons actuellement, il me semble qu’en réalité il met en lumière le précédent.

En effet, il apparaît que la blessure et la pauvreté influent sur l’état général de faiblesse d’un individu. Quelqu’un de démuni sera plus faible que quelqu’un qui jouit de largesse financière. Un blessé physiquement sera plus faible qu’un bien portant. Un esprit peu vif, pauvre, sera plus faible qu’un esprit fort. De façon générale, on peut également relier la faiblesse à l’enfance puisqu’une jeune personne qui se construit tant physiquement que psychologiquement, se fabrique son expérience et son indépendance, est plus faible généralement qu’un adulte.
Si au demeurant il est important de considérer chacun des termes indépendamment, il l'est tout autant de lire le point de dogme comme un ensemble concret d'un seul bloc. Tâchons de répondre aux questions soulevées.

A propos de la  pauvreté et de la menace. " Quelle menace doit-on considérer dans le raisonnement présent ? Quelle est la limite à poser à ce dernier ? "
M’est avis que toute menace est à considérer en définitive, ne serait-ce que pour être identifiée. Si la menace à l’intégrité peut être écartée ou déviée par la parole ou le combat, qu’elle soit physique ou magique, la menace psychologique n’est certainement pas à ignorer. Elle affaiblit tout aussi sûrement les individus et de façon plus insidieuse car plus discrète. Si l’on ne peut ou ne doit dogmatiquement pas agir directement dessus, la tenir en considération demeure important pour envisager le comportement convenable à adopter; quitte à faire appel à d’autres clergés dont le devoir dogmatique s’y prête directement. Le suivant de Heaum ne sera pas nécessairement en mesure de protéger contre ce genre de choses, ni même tenu de le faire. Il semble important en revanche qu’il s’assure que quelqu’un dont c’est le rôle le fasse ou du moins tente de le faire. En revanche, il ne faut pas pour autant partir du principe que puisque cela ne relève pas directement de notre devoir, en tant que bouclier physique, de protéger contre ce type de menace, nous ne devons rien faire. Dans certains cas, ne pas agir du tout pourrait tout aussi bien constituer une faute.

A propos de la faiblesse. " Mais alors où doit-on s’arrêter ? Comment procéder dans l’urgence d’une situation ? Et comment faire lorsque l’on manque d’éléments et qu’il faut arrêter une opinion ? "
Un raisonnement le plus fouillé possible, couvrant le maximum de possibilités est toujours préférable. Bien évidemment chacun sait ou réalise rapidement que la théorie est bien trop souvent utopique. Malgré le soin et la persévérance que l’on pourra investir à la récolte de tous les éléments existants pour évaluer l’état de faiblesse de quelqu’un, il faudra la plupart du temps j’en ai peur, faire au mieux de l’instant. Si la précipitation est souvent mauvaise conseillère, il faut conserver une vigilance suffisante en permanence et peser soigneusement les informations à disposition. Si l’on en arrive à douter, hésiter trop fortement, la prière demeure une démarche saine. Si nous ne parvenons pas toujours à atteindre le Vigilant en prière, ou à percevoir, comprendre son éventuelle réponse, formuler sa prière peut éclairer les doutes. En revanche, s’il faut s’en remettre à sa foi en Heaum, il ne faut tout de même pas en oublier les autres points de dogme pour autant. Observer soigneusement, réfléchir avant d’agir, se tenir prêt et vigilant, sont un comportement à conserver, au mieux, en permanence. Et si d’aventure il arrive que nous nous trompions ou trébuchions, la grâce de notre Seigneur reste notre salut final.



Justine a écrit:


6 - N'acceptez jamais de les sacrifier pour vous-même ou les autres


Qu'est-ce que le sacrifice ? Ici, sacrifier quelqu'un est entendu comme lui infliger une peine, une douleur, un effort, une privation, lui faire supporter injustement le poids de quelque chose, ou plus simplement renoncer à ce quelqu'un et accepter de le perdre, l'abandonner, le délaisser.

Dans la lecture de ce point du dogme et comme il fait suite à " Protégez les pauvres, les faibles, les blessés et les enfants ", il s'agit de refuser de sacrifier les pauvres, les faibles, les blessés et les enfants. L'on parle de ne pas les sacrifier ni pour soi-même ni pour quelqu'un d'autre.

La première pensée se dirige invariablement vers le fait que ces gens sont ceux que nous devons protéger et qu'il est inacceptable par exemple de choisir d'en sacrifier un pour en sauver d'autres par facilité. Mais je crois que les implications sont beaucoup plus larges que simplement cela. Je relie cela au sens du devoir. Notre devoir de heaumites est de protéger ces gens. De fait nous ne pouvons en aucun cas envisager de les sacrifier puisque cela va parfaitement contre notre devoir de protection envers eux qui n’en exclue aucun. Même si en sacrifier un sauverai les mille autres, ce serait une faute puisque nous choisirions, ce faisant, de nier une fraction de notre mission de sauvegarde qui s'applique à tous ceux là. Nous sommes le bouclier. Nous sommes devant, non eux. Sacrifier quelqu'un c'est le mettre devant son propre bouclier.
Nombreux sont les cas où la facilité pourrait indiquer qu'un tel sacrifice sauverait le plus grand nombre. Mais pour autant ce serait manquer de sagesse que de croire que la solution est telle, qu’il n’y a que cette option.

Ainsi on ne sacrifie pas pour autrui ceux de la masse que l'on doit protéger. Il est bien entendu exclu de fait également d'en sacrifier pour notre propre profit. Je doute qu'il soit bien pertinent de développer cet aspect. Cependant un heaumite étant au service de la protection des affaiblis l'on comprend aisément que ceux dont il est au service ne peuvent être les objets du profit du protecteur lui-même non plus.

Sur nos épaules repose le devoir de préserver. Ainsi l'on en vient à effleurer le concept de sacrifice personnel. Ceci, n'est pas inacceptable selon les raisons et conditions qui y poussent. Un serment de protection, un sacrifice menant à repousser la menace loin de l'objet de notre protection ou à l’annihiler, cela est acceptable. En revanche s'il existe un autre moyen, tout aussi acceptable et efficace, permettant au heaumite de poursuivre l'exercice de son devoir après l'action, il faut le privilégier dans la mesure du possible. Je parle uniquement du sacrifice de sa propre vie. Le sacrifice de biens, d'énergie, n'entre pas en ligne de compte pour cela. Il est entendu ici le sacrifice de sa vie parce que cela signe la fin de l'exercice du devoir mortel.



Justine a écrit:


7 - Anticipez les attaques et soyez constamment prêt


Qu’est-ce que signifie être constamment prêt ? A quoi faut-il se tenir prêt ? Comment l’est-on ? Que se passe-t-il si on ne l’est pas ? Le sujet peut se discuter des heures durant si l’on souhaite en faire le tour car il s’agit d’une philosophie de vie quotidienne qu’il est bon de s’appliquer.

Être constamment prêt est un idéal à atteindre pour tout serviteur du vigilant. Cela signifie être capable à tout instant d’envisager et de réagir convenablement à une attaque, même par surprise. Il y a bien des moyens qu’il serait difficile de lister de façon exhaustive pour y parvenir. Cependant les plus évidents se peuvent évoquer.

L'observation attentive et constante de son environnement est le premier point. Si cela peut sembler évident, néanmoins, l’importance de la vigilance de chaque instant est à souligner car elle est le premier point permettant d’analyser les menaces éventuelles. Un coin sombre de ruelle, un angle mort, une visibilité diminuée, un assourdissement, l’absence anormale de bruit ou de mouvement, une attitude inhabituelle… il est impossible de faire une liste complète bien sûr, cela dépend des situations. Il s’agit surtout de s’attacher à bien observer et étudier attentivement pour pouvoir identifier, anticiper, les risques et pouvoir y réagir avec une préparation la plus soignée possible. Cela n'exclue de fait pas de prévoir également les moments de crise en conservant par exemple une réserve de nourriture et de fonds pour les urgences.

Cette réaction et cette préparation supposent de fait que l’on soit capable de connaître nos propres capacités, ou celles de nos compagnons de l’instant, celles de ce dont on assure la protection également. Mais plus important encore, cela implique qu’il faut aussi connaître ses limites. Car sans cette conscience, il est tout à fait simple de tomber dans l’erreur et de se fourvoyer dans sa réaction, mettant possiblement autrui en danger.

Bien entendu, cette connaissance qu’a un individu de ses capacités n’est pas innée, loin de là. Elle s’acquiert par l’entraînement, seul ou en groupe, par la réflexion également. Cette démarche permet d’identifier également les points d’amélioration que l’on peut travailler, le matériel qui peut permettre de compenser certaines faiblesses ou certaines lacunes, d’améliorer une qualité déjà présente, le besoin d’accomplir des travaux pour fouiller sa maîtrise intellectuelle ou magique.

Bien se connaître, s’équiper en fonction de cela, travailler ses connaissances, entretenir son matériel, conserver des disposition d’urgence mobilisables rapidement, sont autant de façons de se tenir toujours prêt. Il ne faut toutefois pas négliger le soin à apporter à sa propre personne, puisque nous sommes notre première arme autant que notre premier bouclier. Se tenir en bonne santé, dans la meilleure forme possible, est tout aussi primordial. Au même titre qu’un bouclier ébréché peut rompre en plein combat, si celui qui le manie est à bout de forces non parce qu’il n’a pas le choix d’avoir du répit mais parce qu’il se néglige, il perdra voire pêchera dans sa démarche d’être toujours prêt.

Ne pas être prêt, c’est s’exposer être pris en défaut, pris par surprise, à devoir improviser plus que nécessaire à faillir alors qu’on aurait pu l’éviter. Cela n’est pas souhaitable, car une soigneuse préparation permet toujours de contrer des actes précipités. La sérénité réside dans la vigilance et l’anticipation.



Justine a écrit:


8 - Connaissez vos ennemis


Qu'est-ce que connaître son ennemi ? Ce n'est pas aussi simple qu'il y paraît en premier lieu. Si en première lecture on comprends le sens "étudier son ennemi, ses forces, faiblesses, stratégies, aspirations,  mode de pensée...", le second sens n'est probablement pas aussi immédiat à se présenter. Savoir qui sont les ennemis à un moment donné.

Cela rejoint beaucoup "Patientez, attendez et observez soigneusement" et "Anticipez les attaques et soyez constamment prêt" en réalité. D'après moi le second sens est tout aussi crucial que le premier dans le point de dogme que nous abordons ici. Il est primordial de savoir qui est l'ennemi dans une situation donnée car s'y tromper peut être source d'erreurs dramatiques. Confondre alliés et ennemis, même de circonstance, est très risqué pour la prise de décision. Ainsi l'observation attentive et l'étude minutieuse conduisent à identifier qui ou quoi est notre ennemi, pourquoi, et qui ou quoi est notre allié et pourquoi. Le contexte général se doit d'être appréhendé dans toute son envergure car celui qui présente au premier regard l'aspect d'un allié peut tout à fait essayer de nous tromper pour nous mener à notre perte. De la même façon celui qui au premier regard présente tout d'un ennemi peut tout aussi bien en seconde observation être en réalité un allié de circonstance à ne pas négliger pour accomplir notre devoir.

Ce n'est cependant pas aisé car la chose que l'on observe n'est pas nécessairement absolue. Elle peut être soumise au contexte observé et valable uniquement dans celui-ci, pour un temps, et se modifier par la suite selon l'évolution ou les enjeux. Il est donc extrêmement hasardeux de juger à la hâte et la vigilance ne doit pas se relâcher même alors que l'on a décidé de quelle étiquette affubler ce que l'on observe, allié ou ennemi.

Le premier sens est également crucial car pour être capable de lutter efficacement contre un ennemi il faut le connaître et le comprendre. Être capable d'anticiper ses actions et attaques pour parvenir à le contrer, le repousser, demande un effort cognitif sérieux et minutieux. Il est important de savoir ce que l'ennemi veut, pourquoi, comment il réfléchit, quelles sont ses valeurs et aspirations, sans pour autant se laisser glisser à trop de compassion envers lui ou en arriver à imiter ses actions. Ceci pour intellectuellement savoir se mettre à sa place et se figurer ce qu'il pourrait bien faire pour parvenir à ses fins, quand et comment, pour mieux l'en empêcher et en préserver autrui.

La mesure, la patience et la minutie sont des qualités certaines à travailler pour un heaumite, ainsi que la persévérance. Là où certains ont le loisir, le luxe, de trancher selon un alignement pour juger de qui est ennemi ou allié par exemple, nous avons le devoir nous d'aborder la question de façon bien plus large. Cela demande une certaine forme de retenue et de pragmatisme qui s'ils sont absents peuvent entraîner des conséquences fâcheuses dans notre tâche à protéger le faible, le pauvre, le jeune et le blessé; peuvent nous faire chuter à trahir la confiance que l'on nous porte parce que nous avons jugé trop vite. On ne peut se permettre de décider rapidement pour devoir en cours de route réviser notre avis dans un tournant à cent-quatre-vingt degrés vers la direction opposée. Notre jugement doit être source de fiabilité.

Ainsi il convient à tout moment d'avoir une vision globale des choses, de se poser en permanence avec vigilance et précision la question de qui est l'ennemi, qui est l'allié, pourquoi, pour alors s'attacher à le connaître. Mais inversement, connaître autrui au mieux permet également de déterminer s'il est ennemi ou allié à un moment précis. Ainsi en réalité c'est une perpétuité de réflexions et d'analyses fondées sur les deux sens de ce point de dogme que nous devons nous attacher à avoir. Avoir la curiosité de creuser les gens et les choses, les situations, pour mieux les connaître et mettre en lumière les camps identifiables adjuvants ou opposants et les observer et connaître à leur tour pour pouvoir en comprendre les aspirations et méthodes.


Justine a écrit:


9 - Prenez soin de vos armes de manière à ce qu'elles puissent accomplir leur devoir lorsque le moment viendra


En première lecture de ce point de dogme, il est tentant de s'arrêter à la définition martiale des armes comme outils ou objets dévolus de par leur conception ou leur utilisation à blesser, endommager ou tuer. Cependant il s'agirait là d'une lecture réductrice du message à mon très humble avis. Le terme "armes" ne peut-il pas ici s'étendre à tous les moyens visant à combattre ou défendre ? Afin de pouvoir s'attacher à en prendre soin, il convient de définir quel champ embrasse ici le terme.

Débutons par les armes comme objets destinés à blesser, endommager ou tuer. Si la protection ne signifie pas nécessairement le combat armé, il est très possible que le devoir y conduise et il faut donc y être toujours préparé. De ce fait, une arme au râtelier ou négligée ne permettra pas au protecteur de remplir son rôle correctement. Il est donc primordial de tenir non seulement son arme ou ses armes en parfait état en permanence mais également suffisamment proche de soi pour ne pas se retrouver à devoir courir pour s'en saisir en cas de besoin. Ceci est à mon sens la lecture la plus littérale que l'on puisse faire du point de dogme. Poussons un peu plus loin.

Le corps comme arme.
Le corps d'un protecteur fait partie intégrante de ses "outils de travail" si l'on peut résumer la chose ainsi. Le corps brisé ou hors d'état ne permettra pas au protecteur de se poser physiquement en bouclier. Par ailleurs, c'est également l'enveloppe protectrice de son âme et de son esprit. L'âme, entité sacrée qui est vouée à être jugée à la mort du corps pour peut être rejoindre notre Seigneur en son domaine, se doit d'être protégée en ce sens qu'elle sera la résultante de notre expérience, de nos actes, de notre vie mortelle. Le corps est donc son écrin, autant le bouclier que l'arme qui la sauvegarde. Pour cela, il convient qu'un protecteur veille à ce que son corps soit entretenu et soigné afin d'accomplir son devoir d'arme et d'armure vivante.

Le langage comme arme.
Ne protège-t-on que par les armes et le combat ? Non pas à mon sens. On ne protège pas que l'intégrité physique des pauvres, des enfants, des blessés. La menace n'étant pas toujours nécessairement physique mais également morale, elle ne se combat pas que physiquement. L'instauration d'un climat de confiance passe d'ailleurs tant par les actes que par les mots. En ce sens, le langage est une arme. Le langage oral et corporel d'un protecteur est partie intégrante de la façade qu'il présente à autrui, de son image. L'ensemble se doit à la fois de le présenter comme digne de confiance mais également véhiculer les valeurs qui lui sont chères. La prêche passe également par le langage et fait partie intégrante des armes d'un religieux par exemple. Poussant un peu plus loin aussi, le dialogue peut également désamorcer en amont une situation de danger. Veiller à ce que la menace soit écartée d'une cible, peut parfaitement passer par ce biais. Mais également, le langage porte notre parole, qui doit avoir de la valeur. Nous devons donc prendre garde à soigner cet outil qui est également le nôtre, et faire attention à la façon dont nous le manions car il peut être à double tranchant et une erreur peut nous conduire à perdre la confiance que l'on a pu nous porter.

Le savoir comme arme.
Si la réflexion peut faire éviter les écueils et erreurs, c'est bien le savoir et l'expérience construite qui assure que nous pouvons éviter de reproduire nos fautes. Le savoir permet également d'avoir une vue d'ensemble de notre environnement pour mieux le comprendre, l'analyser et nous y comporter. Il est donc important de nous montrer curieux et de nous intéresser à ce et ceux qui nous entourent, alliés comme ennemis. Le protecteur, comme combattant de la foi, se doit de se tenir entraîné mais également être curieux des gens, des choses, des us et coutumes. Il doit connaître son environnement, ce qui l'entoure, pour mieux pouvoir accomplir son devoir lorsque le moment viendra. Il s'agit de ne jamais se reposer sur ses acquis et toujours chercher à se perfectionner petit à petit et en permanence dans les domaines nécessaires à nos devoirs. Que ce soit étudier les gens et la politique, les différents dogmes ou encore l'histoire, les légendes... autant de sujets dont nous devons nous préoccuper afin de mieux nous adapter aux situations et mieux prévenir des difficultés.

L'esprit comme arme.
Le corps renferme donc l'âme et l'esprit. Ce dernier n'est est pas moins une arme que son enveloppe. L'esprit engrange le savoir et produit le langage. Il analyse, comprend, observe par le biais des sens du corps. C'est l'esprit qui permet de construire le comportement, d'apprendre de ses victoires et défaites, qui gouverne l'amélioration constante et perpétuelle que nous devons nous attacher à suivre. Comme siège de la raison et de la pensée, il est la première arme du protecteur à mon sens. Il conduit son comportement ainsi que le maniement de ses autres armes. Il est primordial de soigner l'état de son esprit. De le tenir le plus stable et serein possible face aux perturbations, de s'assurer qu'il est en mesure d'apprendre et de se comporter sainement car comme pilote du véhicule corporel, si lui n'est pas en état d'accomplir son devoir, tout le reste est alors mis en péril.

Au final, il ne s'agit donc pas dans ce point de dogme uniquement d'armes littérales mais bien de l'ensemble constitutif du protecteur. La somme de son être physique, psychologique, de son expérience, de son entraînement, de ses connaissances et de son savoir, en plus de son équipement. Se tenir dans son entièreté physique et spirituelle prêt à œuvrer est à mon sens le message à entendre ici. Et lorsque j'emploie le terme "se tenir prêt", il ne s'agit pas de se considérer prêt une fois un quelconque seuil atteint. Il convient de gravir une infinité de marches d'amélioration aussi régulièrement que possible car nous ne devons jamais nous croire parfaitement prêt. Nul mortel n'est parfait et il est très présomptueux de s'imaginer le contraire.


Justine a écrit:


10 - Une soigneuse organisation permet toujours de contrer des actes précipités


Ce point de dogme pourrait être tout à fait incompris et rejeté par un individu dont la nature profonde tend au chaos. Cependant notre clergé et notre foi sont tournés vers l’ordre et la rigueur. Là où l’improvisation est à chérir pour certains, nous-mêmes tâchons de réduire son usage au maximum. Pourquoi ?

Une soigneuse organisation est à avoir à l’esprit comme une utopie à atteindre, découlant notamment des troisième septième et huitième points du dogme de Heaum. L'observation soigneuse, l’anticipation, la préparation, la connaissance de l’adversaire, permettent d’organiser soigneusement un plan d’action d’attaque ou de défense par exemple. Là où quelqu’un se lancerait au petit bonheur la chance, le heaumite tâche de préparer les choses, d’organiser les étapes d’actions, de prévoir les possibilités adverses et les comportements à adopter en conséquence, afin de ne pas pouvoir être pris au dépourvu ou par surprise, maîtrisant ainsi l’ensemble du déroulé d’un plan du début à sa fin. Il prévoit ainsi les risques, les mesures pour les contrer ou les compenser, y réagir, et identifie à l’avance les choses. Celui qui agit par l’improvisation est plus difficilement prévisible au premier abord mais pourtant celui qui s’est soigneusement organisé saura en réalité réagir à l’improvisation adverse qu’il pourra d’ailleurs conditionné lui-même pour amener l’autre à se comporter dans le sens souhaité, contrant ainsi ses actes par anticipation.

Cela ne s’applique pas qu’au combat, mais également dans la vie de tous les jours. Organiser sa journée, son travail, son discours, sa vie de façon plus large, est un moyen d’atteindre l’excellence en se fixant des buts, des étapes, des objectifs. Savoir où l’on va, pourquoi, par quels moyens, quels alternatives, à quel moment, est une façon de maîtriser ses actes et comportements de façon à les guider vers l’excellence. Celui qui agit à l’instinct et de façon désorganisée pourra tout à fait arriver à ce qu’il souhaite mais ce sera possiblement un coup de chance et l’aléatoire n’est pas source de fiabilité. Car là où l’on compte sur sa chance, la malchance peut survenir sans crier gare. Si dans ce cas l’on a pas prévu et organisé à l’avance une alternative, alors le risque d'échec est important.

De la même façon, la désorganisation est souvent accompagnée d’un risque d’erreur important. Si pour certains situations il est acceptable d’opter pour l’essai/erreur sans plan d’action déterminé, nombreux sont les cas de figure où l’erreur est synonyme d'échec dans la tâche de protéger autrui. Aussi ce luxe n’est pas permis.  En revanche, il convient tout de même de garder à l’esprit que la chance et la malchance peuvent survenir à tout instant. Les négliger serait alors faillir à considérer l’ensemble et il faut savoir également tenir compte de ce facteur sur lequel nous n’avons que peu de prise.


Justine a écrit:


11 - Obéissez toujours aux ordres, du moment que ces ordres obéissent aux principes de Heaum


Pour quelle raison doit-on toujours obéir aux ordres ? Des ordres de qui parle-t-on ?

Tout d’abord, il convient de déterminer qu’un ordre peut être reçu de toute personne ou entité qui nous est hiérarchiquement supérieure dans la structure où nous évoluons, qu’elle soit le multivers, la société, notre profession. Ce donneur d’ordre peut être un supérieur hiérarchique dans un temple, un corps d’armées, un corps de pouvoir régalien, une entreprise, un supérieur au sein de la société comme le sont les nobles sur leur peuple également et bien évidemment, au dessus de tout, notre Seigneur. Ceci ne constitue pas une liste exhaustive mais a vocation à mettre en lumière que notre divinité est au dessus de nous tous et que chaque heaumite le connaît au moins lui comme supérieur dont il peut recevoir un ordre, ce quelle que soit sa profession, quel que soit son rang dans la société. Il est important de conserver cela en tête et de ne jamais oublier que nous sommes subordonnés à une autorité divine supérieure, que notre âme est vouée à être pesée et jugée à notre mort. L’on pourrait bien sûr s’intéresser à la question du point de vue des créatures extérieures qui servent Heaum, mais elles suivent également le dogme de leur Seigneur et si elles se situent peut être plus haut dans l’échelle constituant notre foi, ils n’en demeurent pas moins ses disciples.

Suivre les ordres que l’on reçoit d’une personne ou entité habilitée à nous en donner est tout d’abord une gage de discipline et de rigueur, de respect de la hiérarchie et de l’ordre établi. C’est un des jalons qui construit la confiance que l’on reçoit de ses supérieurs, autant que de ses subordonnés puisqu’avant de savoir commander il faut savoir obéir. En revanche , attendu que nous suivons les préceptes du Vigilant, nous ne pouvons pas obtempérer si l’on nous ordonne quelque chose qui entre en rupture avec ces derniers. Cela peut sembler couler de source mais pourtant la notion recèle quelques subtilités et suppose d’avoir soit une maîtrise convenable des dogmes, soit de se tourner vers les guides dogmatiques de notre Église que sont ceux arpentant les voies de la prêtrise.

La première des subtilités à avoir en tête est que le degré de liberté de chacun concernant les dogmes et méthodes acceptables pour les suivre n’est pas le même. Le paladin par exemple ne peut se permettre aucune compromission hors des dogmes de son Seigneur ni hors des voies du Bien et de la loyauté. Un écart est une faute grave qui souvent vaut à la perte des grâces divines qui lui ont été accordées. Pour un dévot quelle que soit sa voie, bien que lui puisse servir Heaum librement selon les voies du Mal, du Bien et de la Neutralité, il doit rester fidèle à l’axe de loyauté. Ainsi les principes de Heaum qui doivent être respectés dans l’obéissance aux ordres reçus se teinte en sus de ces précisions pour ceux qui plus que fervents priants sont également religieux.

La seconde subtilité concerne surtout la mise en évidence d’un besoin de conscience de son environnement quotidien. Servir dans une organisation laïque, quelle qu’elle soit, peut amener à recevoir des ordres contraires aux principes de Heaum. Par exemple lors d’un siège qui s’éternise, un officier peut ordonner de sacrifier tout ou partie des plus faibles pour permettre aux vivres de durer un peu plus longtemps et préserver les défenseurs dans l’attente d’un renfort par exemple.  Il pourra demander de torturer un homme déjà blessé ou malade, ou même jeune, ou faible. Accomplir de tels commandements revient à fauter dogmatiquement puis qu’ils contreviennent au cinquième point du dogme de Heaum. Ce n’est qu’un exemple, mais attendu que les suivants du Vigilant sont souvent des combattants au sein de corps d’armées, d’organisations mercenariales ou de corps militaires qui peuvent être laïques ou œcuméniques il est particulièrement significatif.

Il faut également conserver l’esprit alerte et parfois critique, car même au sein d’un temple heaumite, nul n’est à l’abri de recevoir un ordre contraire aux dogmes de la part d’un supérieur qui serait dans l’erreur par exemple. Savoir le repérer et le signaler constitue une part de notre devoir de vigilance.


Justine a écrit:


12 - Démontrez l'excellence et la pureté de votre loyauté et de votre dévotion au rôle de gardien et de protecteur


La voie de l’excellence conditionne la construction de la confiance qu’autrui nous porte. Ainsi il est important de démontrer que nous sommes dévoués à notre tâche, à notre devoir de protection et de veille. Lorsque l’on s’est engagé à protéger quelqu’un ou quelque chose, que ce soit par une parole donnée, un contrat, ou dogmatiquement, nous nous devons de ne pas bafouer cet engagement, de ne pas le renier. Nous nous devons de démontrer qu’à cette tâche nous faisons preuve de l’excellence qui honore la confiance que l’on nous porte pour cette dernière et conditionne celle qu’on nous accordera par la suite.

L’on parle ici de démontrer plusieurs choses littéralement. L’excellence de notre loyauté envers notre rôle, l’excellence de notre dévotion dans ce même rôle, la pureté de notre loyauté et la pureté de notre dévotion, mais également l’humilité, toujours dans ce rôle puisqu’il représente notre ligne de vie.

L’excellence réside dans le souci du soin, de la diligence, de la justesse et de l’efficacité que l’on démontre à l’accomplissement de notre tâche. Elle n’est pas nécessairement entachée en cas d'échec puisqu’il n’est pas nécessairement évitable. Elle l’est en revanche si nous pêchons par de l’à-peu-près qui conduit à l'échec. La loyauté excellente ne souffre pas de désengagement, pas d’abandon. La dévotion excellente ne souffre pas de distraction, d’inattention. Le gardien qui excelle dans les deux se dévoue à sa tâche, à son rôle et à ses engagements et se met un point d’honneur à faire du mieux qu’il le peut, avec les moyens qu’il a ou peut trouver et qui sont acceptables au regard de nos dogmes, pour remplir sa besogne. Mais le protecteur irréprochable sait également reconnaître, assumer, réparer et apprendre de ses erreurs sans les rejeter sur autrui.

La pureté ici ne s’envisage pas sans l’application à la loyauté et à la dévotion à notre rôle. Car il ne s’agit pas de pureté au sens du Bien mais bien de pureté au sens des intentions. Nous n’agissons pas par intérêt en priorité mais bien par devoir, parce que nous remplissons notre devoir dogmatique ou nos engagements. Cette pureté ne saurait être entachée de corruptibilité ou de partialité.

Ainsi le protecteur démontre son excellence à la tâche en adoptant une attitude reflétant les dogmes de Heaum, en se montrant fiable, loyal, incorruptible, humble, honnête et en faisant preuve d’une rectitude et d’une diligence incontestables dans le respect de ses engagements à la protection.

Revenir en haut Aller en bas
Maison des Merveilles
Arpenteu(r/se) de Faerun
Arpenteu(r/se) de Faerun
Maison des Merveilles



[Religion]Heaum, vigilante sentinelle Empty
MessageSujet: Re: [Religion]Heaum, vigilante sentinelle   [Religion]Heaum, vigilante sentinelle Icon_minitimeSam 16 Sep - 13:43


Justine a écrit:

Conclusion


Un heaumite se veut être un gardien loyal, un protecteur impassible des faibles, des jeunes, des pauvres et des blessés. C’est à cette fonction qu’il se voue, à l’image de la Sentinelle. Son rôle n’est pas de protéger les innocents et de châtier les malveillants même s’il peut être amené à le faire. Son rôle n’est pas de protéger tout le monde. Son rôle est de veiller, d’être attentif, d’anticiper les menaces pour mieux protéger ce qu’il doit préserver que ce soit dogmatiquement ou par un quelconque engagement. Le heaumite n’abandonne pas, il ne se soustrait pas à son devoir. Il se montre respectueux de l’ordre établi, de la loi et de la hiérarchie. Il sait patienter quand il le faut, adopte un état de vigilance constant. Le heaumite est le bouclier fiable qui écarte la menace, l’arme qui l’élimine. Tant dans son attitude que dans son aspect, dans ses propos et ses actes, le heaumite doit se montrer méritant de la confiance qu’on lui accorde. Il n’est pas partisan de la médiocrité ou de la facilité mais bel et bien de l’excellence et de la diligence, du soin à sa tâche dans son quotidien. A l’image du Vigilant, le heaumite obéit aux commandements qu’il se doit de suivre, peu importe la difficulté et le risque pour lui-même. Il veille avec honneur et justesse, il préserve les faibles et se fait le reflet des vertus de droiture, de loyauté, de courage et de détermination qu’inspire son Seigneur. Ainsi, dans son après vie il aura l’honneur de rejoindre Heaum.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[Religion]Heaum, vigilante sentinelle Empty
MessageSujet: Re: [Religion]Heaum, vigilante sentinelle   [Religion]Heaum, vigilante sentinelle Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[Religion]Heaum, vigilante sentinelle
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Religion]Heaum, vigilante sentinelle
» [Religion]Heaum, vigilante sentinelle

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Erethil II :: [RP] Annonces :: [RP] Publications-
Sauter vers: